La sobriété pétrolière doit être au cœur de la reprise post-coronavirus. Par Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie.

Réponse à l’appel à contribution de France Stratégie Covid-19 : pour un « après » soutenable. Le 04 mai 2020.

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Résumé.

La pandémie de COVID-19 et la crise économique consécutive sont survenues dans un contexte énergétique particulier. Les extractions de pétrole conventionnel déclinent depuis la fin des années 2000 et le pétrole non-conventionnel qui avait permis de renouer avec un cycle de croissance économique après la crise de 2008 montrait ces dernières années des signes de faiblesse. Les extractions pétrolières dans leur ensemble ont commencé à décliner fin 2018, une tendance que l’effondrement du prix du baril devrait accentuer.

La stratégie de reprise de l’économie post-COVID-19 doit intégrer la contrainte annoncée sur l’approvisionnement pétrolier, sous peine d’enchaîner crise sanitaire et crise pétrolière. Il sera tentant d’investir inconditionnellement (ou moyennant des conditions marginales) dans des industries fortement pétro-dépendantes pour essayer de sauver le maximum d’emplois. Cependant, un tel soutien ne permettrait de pérenniser ni les emplois ni les services rendus par ces entreprises s’il n’est pas conditionné à des contraintes fortes destinées à réduire leur dépendance au pétrole.

L’État disposant de moyens limités, il est essentiel de ne pas les gaspiller en investissant à perte dans de futurs actifs échoués – que ce soit du fait de leur pétro-dépendance ou de leur incompatibilité face à l’objectif de neutralité climatique – alors que ces fonds auraient pu financer l’émergence ou le développement d’activités à même de fournir des services et emplois durables.

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